Source : Sénat, Réponse ministérielle n° 1737 du 17 novembre 2022
Dans un contexte de forte tension de la démographie vétérinaire, notamment en milieu rural, ce sont seulement 300 places qui ont été ouvertes au concours A des écoles vétérinaires pour l'année 2022 alors que 460 places étaient proposées les années précédentes.
Un sénateur a interpellé la Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur cette situation.
Dans sa réponse le ministre a apporté les précisions suivantes.
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Le ministÚre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire (MASA), qui exerce la tutelle des quatre écoles nationales vétérinaires (ENV) et organise, en France, la formation vétérinaire, a confirmé le redéploiement prévu, à compter de la session 2022, de 160 places du contingent réservé jusque-là aux étudiants des classes préparatoires BCPST vers la nouvelle voie de recrutement post-baccalauréat.
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Le Conseil des directeurs des ENV avait rendu cette décision publique dÚs janvier 2020, au moment des annonces relatives au nouveau recrutement post-baccalauréat. Les futurs bacheliers 2020 ont donc eu connaissance dÚs leur classe de terminale de la diminution du nombre des places, principalement sur la voie A du concours. En outre, des éléments chiffrés ont été portés, en particulier à la connaissance des préparationnaires, via le site internet du concours agro-véto, en juin 2021, pour permettre à chaque candidat se présentant pour la premiÚre fois au concours de choisir en toute connaissance de cause entre une poursuite en école agronomique ou un redoublement.
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Cette dĂ©cision de redĂ©ploiement s'explique d'abord par le constat, dressĂ© par la confĂ©rence des directeurs des Ă©tablissements d'enseignement agricole et vĂ©tĂ©rinaire (CDESA) et les milieux professionnels, d'une certaine inadĂ©quation entre la formation dispensĂ©e en classe prĂ©paratoire BCPST â qui n'a d'ailleurs pas pour dĂ©bouchĂ© exclusif les Ă©coles vĂ©tĂ©rinaires, mais donne accĂšs Ă un Ă©chantillon trĂšs large d'autres grandes Ă©coles - et le mĂ©tier de vĂ©tĂ©rinaire, dont l'idĂ©alisation par les candidats est, en outre, source de nombreuses dĂ©convenues, voire de changements radicaux d'orientation professionnelle.
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Le nouveau dispositif, qui est bien un concours, organisĂ© dans le cadre de Parcoursup, oĂč une phase d'admission sur Ă©preuves succĂšde Ă une phase d'admissibilitĂ© sur dossier, ambitionne, quant Ă lui, Ă l'instar de ce qui se pratique dans plusieurs autres pays europĂ©ens, de lever toute Ă©quivoque sur la rĂ©alitĂ©, parfois crue, du mĂ©tier de vĂ©tĂ©rinaire. L'objectif est de confronter d'emblĂ©e les candidats aux connaissances et compĂ©tences attendues pour la rĂ©ussite des Ă©tudes vĂ©tĂ©rinaires, en les recrutant notamment sur des critĂšres d'habiletĂ©s non cognitives, nĂ©cessaires Ă l'exercice de la mĂ©decine et de la chirurgie des animaux. Le rapport du concours commun post-baccalaurĂ©at des ENV 2021 montre d'ailleurs qu'il est extrĂȘmement sĂ©lectif, avec plus de 5 700 candidats pour 160 places, et qu'il recrute dans des milieux sociaux et gĂ©ographiques diversifiĂ©s : https://concours-veto-postbac.fr (rubrique session 2021). C'est dans cet esprit que cette nouvelle voie d'accĂšs conduit ensuite Ă la premiĂšre annĂ©e commune des Ă©coles nationales vĂ©tĂ©rinaires (PACENV), centrĂ©e sur les connaissances et compĂ©tences nĂ©cessaires Ă la pratique professionnelle, et permet de devenir vĂ©tĂ©rinaire en six ans, durĂ©e d'Ă©tudes rencontrĂ©e dans la plupart des pays europĂ©ens.
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Il convient par ailleurs de noter l'augmentation continue, depuis plusieurs années, du nombre de places au concours vétérinaire, toutes voies confondues, y compris pour la voie A, qui a vu le sien croßtre de 85 entre 2012 et 2021, le nombre des préparationnaires étant, quant à lui, resté stable. Avec 75 % de recrutement post-CPGE, les ENV étaient atypiques parmi les grandes écoles, ce qui expliquait en partie leur manque de diversité sociale. Avec la moitié des élÚves des ENV recrutés aprÚs la classe préparatoire BCPST, la voie A du concours reste toujours cependant la voie de recrutement majoritaire des ENV.
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Pour accompagner cette transition, le ministĂšre chargĂ© de l'agriculture a dĂ©cidĂ© de mettre en Ćuvre plusieurs dispositions exceptionnelles :
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đ les bacheliers de la session 2020 auront exceptionnellement le droit de passer trois fois le concours, ce qui constitue un avantage non nĂ©gligeable par rapport aux bacheliers des autres sessions ;
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đle nombre de places ouvertes en 2022 aux concours agronomique et vĂ©tĂ©rinaire sera du mĂȘme ordre de grandeur qu'en 2021 grĂące Ă l'augmentation des places en Ă©coles d'ingĂ©nieurs. Tous les Ă©tudiants qui en ont le niveau pourront intĂ©grer une grande Ă©cole ;
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đ le ministĂšre crĂ©e exceptionnellement 20 places supplĂ©mentaires cette annĂ©e sur la voie A (post-BCPST), le projet de loi de finances 2022 accordant les moyens correspondants dans le cadre du renforcement des ENV.
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Comme cela apparaĂźt dans l'arrĂȘtĂ© annuel du 20 dĂ©cembre 2021 fixant le nombre de places et publiĂ© au JO du 31 dĂ©cembre 2021, la diminution du nombre de places en BCPST, en 2022, ne sera donc pas, comme initialement annoncĂ©, de 160 mais de 140.